Garçonnière

Une chatte sous un toit brulant

C’était l’été, et il faisait beau.

Ca a l’air d’une lapalissade, comme ça, mais si tu habites Paris, toi-même tu sais…

C’était l’été, il faisait beau, et j’étais pump it up. Mais bien bien bien, hein. Genre rose-aux-joues-esprit-mal-tourné-chaud-au-ventre.

Drrr, mon portable vibre.

– « Salut copine, t’es dans le coin ? »

Un vieux pote.
Ce genre de pote. Avec qui ya moyen de moyenner si le désir et la disponibilité physique et psychique sont en phase. Pas vu depuis longtemps hormis un verre rapide et chaste un mois plus tôt, l’homme n’habitant pas Paris.

Dans ma tête : « Putain il a le sens du timing, le mec. Il a une application qui lui indique mon dosage hormonal ou bien ? »

Échange de sms tâtonnant, puis plus clairs, qui se terminent par une offre en bonne et due forme : « Je t’offre l’apéro et on baise. »

Bon programme. Rendez-vous pris pour le soir-même. Créneau très court, on ne peut pas toujours bouleverser son emploi du temps comme on l’entend, même juste pour une heure.

Retrouvailles dans la rue, toujours aussi beau garçon. Pas une beauté parfaitement plastique. Mais une gueule burinée, et un corps… qui a vécu, joliment taillé. Qu’il façonne au quotidien.

Gros bécot, puis je lui précise qu’il n’est pas nécessaire d’aller boire un coup avant. Je n’ai rien contre, mais pas de protocole particulier à respecter en amont, à part être désireux, désirable et respectueux. Je n’ai pas besoin du quart d’heure de courtoisie. L’avantage de coucher avec des potes contrairement aux inconnus. Encore que… Je tiens plus à la papote chaleureuse post-coïtale (même brève, mais garantissant la continuité et la force du lien) qu’aux tmenik de politesse qui ont allure de droit d’entrée.

Il rigole, et me traine à une terrasse : il a vraiment envie d’un verre de vin. Alors je le suis à l’Orangina.

Mais le temps passe, et il est compté.

Un coup d’oeil à sa montre, on se zyeute, il rit, moi aussi… on file. L’homme m’amène dans sa garçonnière temporaire.

Il ouvre la porte et commence à me faire la visite. Je le bâillonne en lui roulant une pelle. Nos corps se percutent, mains qui courent et jambes qui s’emmêlent.
Toujours debout, il cherche mon sexe à travers ma robe, je trouve le sien sans difficulté. Caresses. Puis nos vêtements qui tombent un à un. Sa ceinture en cuir qui me fait de l’oeil, mais je n’en dis rien.

Il souhaite que je garde mes longs colliers qui tintinnabulent et roulent sur mes seins, mon cou, mon nombril, et ça tombe bien, je comptais les conserver, leur laisser le soin de sublimer ma nudité.

Nous voilà dévêtus.

Nos caresses se précisent, ses doigts s’affairent en moi mais je rêve de le prendre dans ma bouche. Et il n’a pas l’air contre… Je l’assieds sur le canapé, en cuir lui aussi. Mes mains le saisissent pendant que ma langue et mes lèvres, tour à tour, cheminent vers son aine. Sa joue, son cou, son épaule parfaitement dessinée. Son sein, son flanc, son torse joliment tatoué. La peau fine de ses obliques qui frissonne et mes papilles qui résonnent.
Je salive, l’enveloppe, l’humidifie.
Il gémit.
Je l’aspire, le coulisse, l’engloutis.
Il râle.
Il râââââââle.
Et je sens mon centre se resserrer. Et l’excitation qui galope sur mon épine dorsale.
Il me dit que ma bouche est délicieuse, que je le prends parfaitement, oui là comme ça, surtout, c’est trop bon quand je suis si loin, ah mais là aussi ce truc que tu fais avec ta langue, rhaaaaaa ma petite R., tu suces divinement…

Ses compliments me mettent en transe.

Il sent que je me tortille, glisse sa main vers mes fesses qu’il empoigne fermement, attrape mon cou tout autant, relève ma tête, m’embrasse goulument, me ramène vers son sexe qu’il me fait engloutir encore, grogne…

Et moi je ris, et moi je frémis.

Puis il me soulève, face au mur auquel je tente de m’agripper, cale mes genoux sur le dossier de cuir brun, et enfouit sa tête entre mes cuisses.

Il mouille tous mes replis puis se focalise stratégiquement alors que sa main me comble petit à petit. Mes jambes écartelées, la fraicheur du mur qui contraste avec la brûlure de l’atmosphère, ses mouvements savamment dosés… je me cambre pour caresser de ma main humide son extrémité et à ce moment-là je n’ai qu’une envie, m’unir à lui de la façon la plus ancestrale. Sentir son sexe entrer en moi jusqu’au bout. Connecter nos corps le plus intimement possible.

– « Ne me fais pas jouir tout de suite, s’il-te-plait. Je ne veux pas jouir comme ça. Je veux que tu me prennes et grimper à ce moment-là.
Pas moyen, R., moi je veux te faire jouir comme ça, t’as pas le choix : j’aime trop bouffer ta ch****.
– Allez, laisse moi t’emmener avec moi, prends-moi, mec.
– Non, tu discutes pas, je te fais jouir maintenant. »

Bon.

Je déverrouille, laisse le plaisir monter plus haut que jusqu’à présent, accompagne le mouvement. L’onde naît en mon centre, se propage, et je lâche les vannes.

J’explose.

Ris.

Mais ça n’est heureusement pas fini.

Il attrape mes cheveux et m’à-quatre-pattes sur le canapé. Me tient. Me cambre. Met son sexe sous mon nez. Je l’attrape, et joue, joue, joue pendant qu’il recommence à s’insinuer partout où il le peut.

Son sexe durcit, et je ne tiens plus. Je veux, je VEUX qu’il me prenne.
Alors je m’arrête, le regarde d’un air de défi et me positionne dos à lui : genoux ouverts sur l’accoudoir, une main sur le mur, l’autre sur le dossier, offerte, impatiente.

Il vient.

Et mes hanches dansent au rythme des siennes. Et tout son être bouscule mon intérieur. Et ses mains s’agrippent à ma taille pour mieux m’explorer. Et ses doigts m’encerclent fort pendant que ses compliments se fondent dans ses râles. Et mon dos encaisse les à-coups dont il m’honore. Puis mes phalanges s’en mêlent et mes cheveux s’emmêlent. Il me dit qu’il y est, et je ne suis pas très loin. Je lui susurre d’y aller et grâce à son hurlement, je le rejoins.

Foudroyant.

Et continuent ses grognements.

Une volée puis une autre qui claquent délicieusement.

Je m’échoue sur la fraicheur du cuir.

Tout sourire.

La ceinture me nargue toujours…

**** Je n’aime pas écrire ce mot. L’entendre de la bouche d’un amant me convient tout à fait, mais je n’arrive pas à écrire cette sonorité béante pour parler de ma légendaire étroitesse… Oui, je fais ma coquette, même quand je brûle sous un toit.

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13 commentaires pour Garçonnière

  1. Gawel dit :

    miaaaaaaam…
    (j’ai dû interrompre ma lecture vers 19h parce que je me faisais harceler par le titou avide de regarder un « t’oupi, Maman, plé ?! » et j’ai bien fait, l’ambiance n’était absolument pas adaptée…)
    *soupir d’envie* (période pump it up impraticable :’-( )

  2. Marie dit :

    Joli R! Trèèèèès joli! Wow! J’ai chaud là d’un coup! Bisous doux… Ou pas si doux!

  3. Heimdall dit :

    5 heures du matin j’ai les frissons.
    Un chat qui réveille, pas moyen et une fois réveillé…pas possible de se rendormir
    Un petit thé, on parcourt presque machinalement les blogs qu’on apprécie et blam !!
    Une petit clac, sourde douce lancinante, qui monte et aux grés des mots, tel un Caesar matinal, elle est là… (et cette fichue ceinture dans la tête….)

    5 heures du matin, je n’ais plus de frisson
    Une Ch*** m’a réveillé….mais alors là, pas moyen de se rendormir 😉

  4. R. dit :

    Hé hé… Cooooooool.

  5. Fabien dit :

    Waouu!! 😮 best one ever !! 😀 tu ne cesses de progresser !! 🙂
    (sinon j’aime bien aussi : « Je t’offre l’apéro et on baise » 😀 c’est drôle c’est toute l’histoire de ma vie ces derniers temps ha ha..)

    • R. dit :

      T’façons, dès qu’on met une ceinture dans l’histoire, hein… 😀

      • Fabien dit :

        ha ha 🙂 la ceinture..? ben heuu 🙂 non.. en fait moi j’ai bien aimé la progression, la montée en tension, en excitation, tellement palpable, tout en subtilité explicite 😀 .. d’ailleurs j’avais pas bien compris le coup de la ceinture.. 😀 c’était parce que tu voulais te faire heuu.. attacher ? fouetter ? 😮 😕 🙂 tu sais moi je ne « devine » pas facilement, faut me mettre les points sur les i krrrr 😕 (il faut dire aussi qu’il y a tellement d’envies tellement différentes de par le vaste monde que chaque personne à ses propres évidences 😀 🙂 😉 (CAD par exemple que pour moi tu pourrais très bien me répondre soit : « – mais pour me faire attacher Fabien, évidement !.. » ou « – mais pour me faire fouetter Fabien, évidement !.. » 🙂 (et moi de dire « – ha ok ok, oui bien sur.. » 😀 🙂 ha ha )

        (ha oui juste un truc, c’est dommage que tu ne parle jamais de « l’écoulement masculin » (mouarf 😉 ..) sur ton corps, ton dos, ton visage, ta bouche.. sur lui même.. tu.. n’aimes pas ça ? ou ça te gêne d’en parler ?)

          • Fabien dit :

            oui.. il y en a un.. mais c’est rare.. (et soft là 😉 )
            c’est vrai que les femmes sont jamais tellement prolixe sur ça.. on sait jamais bien si ça les dégoutte a moitié ou si elles aiment de temps en temps..?
            (ou alors tu as peur que de parler trop ne catégorise tes posts dans le « porno » ? 😮 )

            • R. dit :

              Je pense que ça dépend :
              – des femmes
              – du mec qu’elles ont en face
              – des sentiments qu’elles éprouvent
              – de leur rapport au corps (le leur, celui de l’autre)
              – de ce qu’elles font après
              – de leur niveau hormonal…
              Et je n’ai peur de (presque) rien. 😉

          • Fabien dit :

            ha oui et sinon heuu.. 🙂 attachée ? fouettée ? 😀

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