Bulldozer mais pas kamikaze

Kamikaze_pilot_by_donniedarko736

Avoue qu’avec ce titre, je ferais un carton au scrabble. Ce qui n’est actuellement pas le cas puisque je me fais défoncer par ma petite Zé qui partage ma passion pour ce jeu de mots en ligne en attendant de mettre bas. Je ne suis pas joueuse dans l’âme, mais le scrabble, j’en suis mordue. Le Time’s up entre potes aussi. Le reste, ça me laisse de marbre.

J’aurais aussi pu choisir comme titre « Vie de femme », ou encore « Coming out triple ». Voire même « Ironique ».

Mais mon amour des points engendrés par les Z et les K aura eu le dernier mot.

Je t’ai déjà raconté que j’avais un rapport un peu chelou à l’envie de maternité. Ca me vaut malheureusement l’accusation sournoise d’avoir uniquement choisi un géniteur, ce qui est complètement insensé. Preuve en est, si je n’avais cherché qu’un géniteur, je n’aurais pas avorté à 24 ans, ou alors j’aurais fait un petit avec l’un des deux hommes rencontrés avant le père de mes enfants, qui étaient très amoureux de moi et biens sous tout rapport si on devait établir le profil du géniteur parfait : stables, travailleurs, connectés à la vie, en bonne santé, ambitieux, propriétaires d’une voiture et d’un appartement…

Mais non, j’ai préféré attendre l’homme dont je suis tombée amoureuse, et j’aime plus que tout au monde les deux merveilleux petits que nous avons créés ensemble. Je n’ai jamais regretté de les avoir fait avec lui. Je regrette amèrement la suite des événements, enfin, disons plutôt que je la déplore, et j’en paye le prix au quotidien. D’ailleurs, si je n’avais considéré cet homme que comme un géniteur, je l’aurais quitté dès l’apparition de nos problèmes et je n’aurais pas ré-essayé avec tant d’enthousiasme alors que je traversais justement un moment difficile avec ma petite mère malade. Mais je suis droit dans mes bottes et cette accusation me fait bondir surtout sur ce qu’elle a d’ingrat et de destructeur pour mes enfants (oui, car ça leur a été dit…)(j’ai cru comprendre depuis que le tir avait été rectifié, ce qui m’a beaucoup soulagée même si j’ignore le nombre de trappes que cette première affirmation a ouvert dans la tête de mes petits).

Bon, je te préviens, je sens que ce billet va durer 8 km.

Il y a matière.

Nous nous sommes séparés il y a maintenant un an et demi, et tu le sais, je l’ai raconté, ça a été très dur. Ca n’est toujours pas facile, mais le temps aidant, je suis moins touchée, je prends mes distances avec cette avalanche de reproches et d’animosité, et je travaille à mon bonheur.

Je me suis inscrite il y a un an sur un site d’adoption de garçons majeurs – et j’ai eu raison même si c’est un site de merde -, mais ce que je n’ai dit à personne excepté à minha irmazinha do coraçao, c’est que j’ai aussi fait une demande d’agrément pour adopter pour de vrai cette fois une fille ou un garçon mineur. Un troisième enfant.

Je l’ai fait sans aucune certitude d’aller au bout de la démarche. Je l’ai fait parce que je ne savais pas ce que me réservait ma future vie amoureuse (et j’étais plutôt pessimiste), parce que je sentais bien qu’une part de moi espérait un troisième enfant tandis qu’une autre me rappelait que j’en avais déjà deux super qui me prenaient beaucoup de temps et d’énergie, qui grandissaient laissant les couches et les nuits hachées loin derrière moi (enfin pour les nuits c’est pas complètement vrai), je l’ai fait en somme pour m’ouvrir une porte et ne pas regretter 5 ans plus tard de ne pas l’avoir fait à temps.

Car je suis bien décidée à profiter à nouveau de la douceur de la vie à mes environ 40 ans.

J’étais bien consciente qu’une fois l’agrément en poche il me faudrait des années pour aboutir la démarche dont la réussite était de toutes les façons très incertaine : il n’est pas bon être une femme célibataire pas très riche quand on souhaite adopter.

Encore une fois, je n’étais pas vraiment sûre de passer la seconde, mais entamer cette première étape était comme une garantie : je mettais toutes les chances de mon côté, et j’aurais tout le temps de peser le pour et le contre de tout ça.

Je me suis fadée les réunions, les attestations du médecin, du psychiatre, les formulaires. Je me suis surtout fadée les rendez-vous avec l’assistante sociale et la psychologue du pole adoption, et j’ai été atterrée par leur absence totale de finesse et de subtilité. Oh on va me dire qu’elles connaissent leur métier et la réalité de l’adoption. C’est indéniable et bien heureusement ! De là à dire que ça suffisait pour me donner une image positive de leur façon d’agir… Non.

Au final je n’ai pas eu l’agrément. Les raisons invoquées : je ne suis pas assez riche, j’ai déjà deux enfants dont le père ne me facilite pas la vie, je me sens surpuissante et trop capable de gérer l’arrivée d’un enfant traumatisé (apparemment faire preuve d’enthousiasme est malvenu), et surtout, je vais étonnement bien alors que j’ai été abusée sexuellement petite à plusieurs reprises. Et ça c’est quand même super louche.

En effet, consciente que mon dossier était limite (I’m not rich and famous), j’avais mis en avant ma connaissance de certaines difficultés de la vie et donc ma perception plus fine de toute l’ambivalence de ce genre de traumatisme. En substance.

Ca ne m’a pas réussi.

J’ai plaidé ma cause tout sourire face à un collège de mégères dubitatives, j’ai réaffirmé mon enthousiasme en précisant qu’évidemment je me rendais compte des difficultés que je pourrais rencontrer, j’ai bataillé sans grand espoir et la sentence est tombée.

Refusé.

Quand j’ai eu l’information en septembre dernier, j’avais déjà rencontré mon nouvel amoureux avec qui j’avais passé quelques jours merveilleux en Corse-mon-paradis, et puis de toutes les façons je m’en doutais depuis le premier rendez-vous avec l’idiote. Du coup c’est passé crème, comme ils disent. Je me suis dit qu’au moins j’avais tenté, qu’on ne m’y reprendrait pas à mettre ma vie, ma petite personne et les miens sous le microscope de dames qui abordent le monde en cochant des cases, et que j’étais bien triste pour toutes celles et tous ceux qui se trouvaient confrontés au même refus brutal alors qu’eux n’avaient pas encore d’enfants.

Mais moi j’étais heureuse avec mon homme avec qui ça roulait du feu de Dieu, et avec qui, peut-être, je ferai un jour un petit nous, si le désir était partagé et si mon corps me le permettait.

Ah oui, parce que ce que je ne t’ai pas dit, c’est que ma gynécologue, un médecin correct mais vraiment sans plus – je rêve de trouver l’idéal mais ça semble être impossible sauf dans un livre de Martin Winkler –  m’avait vaguement dit qu’il n’était pas exclu que l’anarchie de mes cycles des trois dernières années (un sur trois, voire plus, qui durait… 15 jours) soit le signe d’une possible pré-ménopause précoce. Cette fameuse sentence que je crains depuis mes 17 ans quand ma mère, apprenant que mes cycles naturels s’étalaient sur 21 jours au lieu des 28 environ (qui ne sont pourtant que pure théorie) s’était exclamée paniquée que je risquais d’épuiser mes réserves plus vite.

C’était une mathématicienne.

De la puissance des petites phrases anodines lâchées par une maman pourtant si bienveillante.

L’hypothèse que cette anarchie menstruelle ne puisse être que la conséquence des moments douloureux que je traversais (épuisement, effondrement, bouleversement profond provoqué par la maladie maternelle, fort amaigrissement et difficulté à me remplumer, dureté de la séparation, rythme de vie soutenu, parfois périlleux…) n’a pas été formulée. Et comme j’étais déjà dressée à encaisser une annonce de péremption précoce de ma faculté à enfanter, j’y ai plutôt cru, ne le disant à presque personne et tentant comme je pouvais de camoufler ma honte pourtant totalement illégitime.

Etonnament, les cycles qui ont suivi les jolies vacances et le refus d’agrément se sont recalés tout naturellement. Mon amoureux et moi on se protégeait de plus en plus légèrement, s’étant dit à demi-mots (qui ne laissaient cependant aucun doute) que nous pensions bien qu’il n’arriverait pas grand chose mais que nous étions prêts à accueillir ce qui pouvait arriver.

Et je suis tombée enceinte très vite, plus vite que pour mes deux premiers enfants.

Nous étions surpris, quoi que pas tant que ça, mais surtout très heureux. J’étais si émue de voir comme il touchait les nuages face à cette drôle de nouvelle. Moi j’étais aussi ravie, rassurée sur mon corps, rassurée sur les sentiments amoureux que je semblais partager avec mon homme, comme les envies, l’amour de la vie, la pulsion de vie, même. Il aurait dû mourir il y a 15 ans, son meilleur ami n’a pas eu la même chance, il a toujours considéré que chaque jour vécu était du rab. D’ailleurs quand je lui ai annoncé que j’étais enceinte, il a souri, ri, et prononcé le mot « indestructible » en levant les yeux au ciel.

Ca m’avait touché en plein coeur.

Moi, la pulsion de vie je l’ai comme toujours eu, mais la maladie de ma mère l’a indéniablement rendue plus forte encore.

On a posé un peu les choses, lui ne pouvant être présent qu’une semaine sur deux. On s’est rappelé les erreurs à ne pas faire pour préserver notre histoire d’amour. Je me suis convaincue que j’allais assurer avec un troisième bébé, les doigts dans le nez, même. Ma soeur – ma meilleure alliée dans mon quotidien de mère seule avec deux enfants à presque temps plein – m’a assurée que je pouvais compter sur elle, qu’elle serait là quand lui ne le pourrait pas, le matin, le soir, quand il le faudrait.

Alors je flippais un peu mais je me sentais capable et en même temps tout cela était tellement joli.

Je n’ai rien dit à mes enfants, bien évidemment, mais j’en bavais sévère. Des nausées plus fortes que jamais, une fatigue incommensurable, peu d’élan pour la bagatelle, une nouvelle perte de kilos incapable de trouver quoi ingurgiter pour aller mieux. J’étais heureuse et c’était le prix à payer.

Au même moment, le père de mes enfants déjà nés s’est remis à verrouiller, à refuser même qu’on se croise.

Ca m’a un peu ébranlée, je me suis demandé s’il avait lu mon blog, si mon fils ainé – ce devin – lui avait donné des indices sur mon état, si tout simplement ça n’était pas une fois encore la petite dictature du chaud et du froid.

Mais j’étais surtout préoccupée par une sorte d’intuition tenace.

Au point que je me suis arrangée pour me faire prescrire une échographie de datation (de l’avantage d’avoir des cycles débiles).

C’était jeudi dernier.

Et j’ai eu le choc de découvrir que j’intuitais correctement.

J’attends deux jumeaux en parfaite santé.

J’ai fondu en larme pendant l’échographie. Le plus drôle c’est que j’ai toujours rêvé d’avoir des jumeaux. Mais là…

J’ai encaissé l’info complètement sonnée, me disant que j’en étais capable après tout, j’ai regardé les têtards batifoler, j’ai entendu leur coeur tout en sentant les larmes couler sur mes joues et l’angoisse dans mes veines.

J’ai repleuré à la caisse du centre d’imagerie médicale, tremblante.

J’ai mis mon masque et je suis retournée au travail dont j’étais partie l’air de rien, sans manteau et avec un dossier sous le bras tellement je voulais faire cette échographie rapidement pour vérifier ce que je craignais : j’avais pris le premier rendez-vous possible, en plein milieu d’après-midi.

Je me suis mise en mode robot, j’ai fini ma journée, je suis rentrée en pilotage automatique, nourrissant, baignant et couchant les enfants avec la peur au ventre que mon amoureux me demande comment ça allait ce qui aurait immédiatement ouvert les vannes de mes sanglots et de ma panique.

Une fois les petits couchés, je n’ai pas réussi à prononcer les mots alors je lui ai tendu le compte-rendu, profitant de son regard focalisé pour lâcher les larmes que je retenais depuis des heures.

Il a été choqué, lui aussi.

Il a tremblé, ri, il m’a demandé s’il pouvait exceptionnellement fumer, j’ai bien cru que lui aussi allait pleurer.

Il n’a rien exigé de moi. On a parlé un peu de la situation – bon, moi je m’effondrais régulièrement -, on a fait des blagues pourries, on s’est dit qu’on allait demander à adopteunmec une pension alimentaire ou au moins une indemnité pour préjudice physique, psychique et émotionnel… On n’a pas réussi vraiment à diner et on s’est couché dans les bras l’un de l’autre en se disant « c’est parti ! », en  constatant qu’on était dans la merde mais qu’ainsi était la vie, cette petite ironique.

J’ai sombré pendant que lui insomnisait dans mon salon.

Je me suis réveillée à trois heures du matin quand lui avait enfin réussi à s’endormir.

J’ai commencé à imaginer. L’horreur. Une grossesse compliquée, peut-être des enfants qui mourraient, l’après. Je me suis dit que si on m’hospitalisait je refuserai. Que je ne pouvais pas sacrifier mes deux garçons dont j’avais la charge quasi totale pour deux bébés qui ne naitraient peut-être jamais vivants, que mon grand n’allait pas si bien en ce moment et qu’en accueillant deux nourrissons dans ma situation, en fait, je mettais tout le monde en péril.

Moi, et ma certitude que j’exploserai en plein vol.
Mon homme qui est bloqué une semaine sur deux à une heure de Paris pour élever ces deux garçons adorés.
Ses deux enfants.
Mes enfants déjà nés qui devraient me partager à un moment où ils ne sont pas bien grands et assister à mon épuisement.
Ces deux bébés à naître dans un contexte compliqué.

Alors l’idée a fait son chemin, lentement, douloureusement.

J’ai pleuré, beaucoup, alors je me suis raccrochée à l’été à venir durant lequel je pourrais profiter pleinement de mes vacances sur les bords du Liamone, accompagnée de mon chéri et de nos quatre enfants en tout qui se marreraient comme des baleines.

J’ai senti un début de soulagement.

J’ai réveillé mister R. (nous partageons mille choses et notamment l’initiale de notre prénom), lui qui embauche pourtant aux aurores et à qui il ne restait plus beaucoup d’heures de sommeil, mais il partait ensuite pour sa semaine de père, c’était donc maintenant ou jamais.

Je lui ai dit qu’on n’était pas condamnés génétiquement à avoir des jumeaux (c’est vraiment un coup du sort), que j’étais à moins de six semaines de grossesse, que nous étions dans un pays où l’IVG était un droit et que peut-être ça valait le coup de passer notre tour sur ce coup-là.

Il m’a répondu qu’il ne me l’aurait jamais imposé mais que puisque ça venait de moi, il pensait effectivement que c’était le plus sage, qu’il espérait bien qu’un jour, si le coeur nous en disait, nous pourrions accueillir un nous dans de bonnes conditions, qu’il était là, à tout moment, que je pouvais compter sur lui, qu’il était fou amoureux et qu’il ne voulait pas prendre de risque avec cette histoire si jolie…

Il a été parfait.

Le lendemain j’ai été au travail livide, j’avais des échéances inévitables. J’ai annulé mon déj, consciente que je devais tout faire pour abattre le boulot rapidement et pouvoir me barrer le plus tôt possible pour ne pas revenir avant une semaine. Comme je suis de nature enjouée, tout le monde a repéré que ça n’allait pas, d’autant plus que j’ai fondu en larme plusieurs fois devant mon écran. Mais j’ai été efficace, déshumanisée, et une fois ma tâche accomplie je me suis enfuie vers 17 heures, au bord du malaise pendant tout le trajet.

Depuis, ma décision est prise à 200 %, et malgré cela les doutes sournois se faufilent parfois. Il me suffit de penser à la vie terrible que je me prépare si je ne maintiens pas mon cap pour retomber dans la certitude.

JE N’AI PAS LE CHOIX.

Pour l’anecdote, mon fils ainé a balancé à mon père avant même que je lui annonce moi-même que « j’attendais un bébé », alors que je ne lui ai rien dit. Bon, il l’avait déjà fait il y a un an, à son père cette fois, alors que c’était complètement faux. C’est probablement plus l’expression de son propre désir. Mais depuis jeudi dernier, jour où mon intuition est devenue réalité, il me demande un jour sur deux s’il peut dormir avec son frère, puisqu’ils sont frères. Il ne l’avait jamais fait auparavant. Je n’ai accepté que le premier soir, le fameux jeudi soir, et j’ai eu la stupéfaction de les découvrir endormis en boule collés l’un à l’autre, presque bras dessus bras dessous, comme jamais je ne les ai vu dormir même quand ils partageaient un lit pendant des vacances.

Pour l’autre anecdote, j’avais déjà été étonnée de constater à 24 ans que j’avortais au même âge que ma mère. Je sais depuis qu’elle a aussi avorté quand j’avais 8 ans, soit à 37 ans, alors qu’elle mourrait d’envie d’un autre enfant. Mon beau-père l’avait refusé clairement. Je n’en ai que 36, mais bon…

La chance que j’ai, c’est que j’ai pu avoir un rdv très vite pour une opération (apparemment les médicaments sont fortement déconseillés dans le cas de grossesse gémellaire).

Ca sera demain aux aurores.

Aujourd’hui, j’accuse le coup. J’ai pourtant eu des moments où je me sentais indestructible, presque shootée à la certitude. Il y a eu deux jours pleins pendant lesquels je n’ai pas versé une seule larme. Fière de me découvrir plus raisonnable que je ne l’imaginais. Bulldozer, certes, pas kamikaze. Mais là ça approche et même si je suis sûre de moi, ma peine est immense.

Peut-être mon choix aurait été différent si mes rapports avec le père de mes enfants étaient plus simples, si la charge était plus partagée. Assurément mon choix aurait été différent si mon amoureux pouvait vivre avec moi à 100 %.

Mais ça n’est pas le cas pour le moment, c’est trop tôt et donc trop dangereux pour tous ceux que nous aimons, à commencer par l’un et l’autre.

Et je me demande parfois pourquoi la vie s’amuse à me lancer des tuiles sur la tête. Même si je ne suis pas la plus à plaindre.

Je suis en colère aussi. Très en colère. Probablement une façon de bifurquer mon chagrin.

Voilà pour mon fleuve de mots. Je crois que j’avais besoin que ça sorte. Rationaliser, m’autoriser l’infinie tristesse, mettre les choses à plat pour pouvoir dès demain midi – en fait quelques jours plus tard puisqu’il y a des suites post-opératoires vraisemblablement sanguinolentes – passer à autre chose, et aborder cette année 2015 sereine, amoureuse et avec ma rivière corse en ligne de mire.

Quoi qu’il se passe, en août prochain, j’aurai les deux pieds ancrés dans le Liamone.

Et rien ne m’en empêchera.

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15 commentaires pour Bulldozer mais pas kamikaze

  1. Gawel dit :

    Je ne suis jamais passée par là et je ne pense pas que je le vivrais bien (foutues hormones toujours prêtes à faire le 3è), même si je milite (à mon humble niveau) pour un droit à ne pas se sentir coupable après une IVG…
    Je ne peux que compatir à ta situation et te soutenir.
    Je pense qu’hormonalement je te ressemble, sauf que j’ai des cycles trèèèèès longs et irréguliers (dommage pour le côté pump it up 😉 ). Pour le moment la vie (et mon stérilet) m’ont épargné ce genre de blagues à l’humour noir, et pourtant y aurait eu des occasions. Pour le coup c’est moi qui pourrait me poser des questions sur ma fertilité, si number two ne s’était pas pointé comme une fleur…

    Courage, tu tiens le bon bout !

  2. Myriam dit :

    Un choix difficile que tu exposes très bien dans ce billet.
    Le seul choix que nous ayons fait, mon chéri et moi, c’est de nous arrêter à un seul enfant que nous adorons. Un de plus aurait été difficile à concilier, nos plannings sont parfois compliqués. Nous voulions pouvoir donner autant de temps et d’amour au deuxième qu’au premier, et cela nous paraissait extrêmement difficile.
    La vie n’a pas été jusqu’à me faire le même coup vache qu’à toi mais j’imagine combien ta décision a du être difficile à prendre. Cependant, pour pouvoir rendre les autres heureux autour de soi, il faut déjà l’être soi-même et je comprends parfaitement ton choix.

    Je ne te connais qu’à travers ce blog mais ne peut m’empêcher, en tant que femme, de m’identifier un peu à ta situation pas si simple.
    Je t’envoie plein de pensées positives et de courage pour demain.
    Et merci d’avoir partagé ton témoignage qui est vraiment très touchant.

  3. mars dit :

    Je ressors du bois. Ton histoire me parle. Beaucoup. Take care. Beaucoup aussi.

  4. Anne O nym dit :

    Émouvant.
    Avorter est toujours un choix difficile à faire.
    Je l’ai fait trois fois, parce que je ne me sentais pas capable, pas assez bien, patati et patata… et quand je me suis sentie capable, celui qui partageait ma vie se trouvait trop vieux. Je n’ai donc pas de suite à mon destin.
    Je ne regrette rien, même au contraire! mais quand je lis ce récit, je suis forcément fort touchée…

  5. Marieh2o dit :

    Emue. Solidaire. Souvenirs. J’avais 30 ans. Tristesse. Longtemps. Et puis la Vie… qui revient toujours. Je t’embrasse fort. Très fort. Ceux qui t’aiment vont prendre soin de toi. Et toi d’eux.

  6. mylnair dit :

    Je suis touchée par ce qui t’arrive.
    J’ai eu la chance de ne jamais eu avoir à faire ce choix douloureux.
    Même si ça n’est pas évident, là tout de suite, tu as pris la décision qu il fallait pour toi, pour ton chéri, pour tes enfants : tu as fait le choix de la vie, ta vie …
    C’est dur de faire taire ses espoirs, de renoncer à certains rêves pour écouter la voix de la raison. On a droit à la culpabilité, aux doutes et aux questions qui resteront sans réponse. Exit tout ça !
    Un bulldozer fait son job : il fonce dans le tas parce qu’il sait ce qu’il a à faire, parce qu’il le fait avec sincérité et courage.
    Tu l’auras bien mérité ta petite rivière cet été.
    Je penserai à toi.

  7. Malycide dit :

    Quand je te lis, j’me sens moins seule,
    Quand je te lis, j’ai un peu moins mal aux ovaires.
    Sauf là,
    Je pense à toi que je ne connais pas, à ta peine qui me parle, à tes liens qui dénouent et se jouent de toi parfois..
    Merci pour tes mots,
    A.

  8. Alabama dit :

    je ne dirais rien sur cette grossesse gémellaire, puisque c’est aujourd’hui.
    la colère se comprend , tu as le droit,
    warrior , ça ne passerait pas au scrabble français, mais je le pose quand même.

  9. Jeanne dit :

    Tu as pris la bonne décision. Tu n’avais pas le choix. Je t’accompagne virtuellement.

  10. Sir John dit :

    Vous connaissant, c’est une décision d’un infini courage!
    La vie nous a imposé à ma Douce et moi-même de passer par là aussi.
    Si la douleur fut intense, c’est à notre sens des responsabilités que la-dite vie faisait appel.
    Et on ne peut que l’entendre.
    Tendrement (pour le « dire » brièvement)
    S.J.

  11. Rod dit :

    En 4 lettres aux choix… Fuck. Life. Love. 10 000 pensées…

  12. dita dit :

    des bisous doux….

  13. R. dit :

    Merci messieurs-dames pour vos petits mots qui touchent.
    Ca y est, c’est fait, et globalement ça ne va pas trop mal. J’ai même mangé des huîtres pour fêter ça. 😉

  14. diablotin dit :

    C’est vrai c’est triste. Du coup cette grossesse c’est comme un mot compte-double, mais enfant compte double.
    Tu n’avais pas le choix, mais en fait heureusement que tu l’avais au final. Mais tu as pris ta décision en fonction de circonstances présentes, qui auraient pu être tout autres au terme de ta grossesse. Bref, game over. Courage et tant que t’es en bonne santé, ça suffira 🙂

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