Poing final ?

© Delphine Lebourgeois

Previously…

Je repousse depuis des jours ce billet, celui de mes conclusions.

Tout simplement parce que je peine à me fixer. À n’avoir qu’une et unique conviction sur toute cette histoire qui a littéralement mis à terre mon petit monde.

Les jours ont passé après ce pétage de plombs, plus ou moins bien. Continuer de discuter, décortiquer, essayer de comprendre ce qui nous est arrivé, baiser quotidiennement et se tartiner d’amour quand on est ensemble. Tâcher de garder la tête froide et le cœur solide, supporter la distance et l’absence quand on ne l’est pas.

Ce qui est compliqué, c’est qu’en plus d’être noyée dans la confusion face à deux mythos, au moins ponctuels, je suis aussi une obsessionnelle amoureuse d’un poisson rouge.

Alors que je voudrais tout savoir, tout comprendre, dans les moindres recoins, il ne se souvient plus de rien. Tout est flou.

Et je ne peux pas nier que dans la vraie vie, il a vraiment une mémoire de poisson rouge. Nous en rions régulièrement.

Mais il me dit qu’il n’a jamais cherché à se souvenir de rien tant cette histoire n’avait pas d’importance pour lui. Qu’il ne comprend pas lui-même comment il a pu tout niquer pour un truc si merdique.

Et moi qui imprime tout, tout le temps, je ne peux pas imaginer qu’on oublie à ce point.

Je pense même parfois, souvent, ça dépend, que ça tombe plutôt bien, de ne se souvenir de rien.

Un jour je lui demande s’il a peur d’elle, si elle le tient par les couilles sur un sujet : une nouvelle bombe à me balancer, la menace de révéler sa bisexualité à ses fils…?

Il accuse le coup et me dit aussi blessé que vénère qu’il n’a peur de personne et encore moins d’elle. Qu’elle n’a rien contre lui et qu’elle peut poucave ce qu’elle veut à qui elle veut, il s’en contrefout.

On nage dans une atmosphère de chaos sinusoïdale, bascule d’une face vers l’autre sans préavis, parfois à partir d’un minuscule détail.

Il faut dire que tout est touché : mes chats, une certaine parure de draps, nos baises qui ne sont presque plus que de sordides plans à trois sous mon crâne et dont j’arrive quand même à jouir, faisant tout pour chasser de mon esprit l’intruse, les petits surnoms, nos jeudis, nos vendredis, ma Corse, son téléphone, notre planning, ses potes, nos facetime quand il est chez lui, les culottes que je choisis de porter, le chiffre 153 et donc les chiffres 150 et 3 qui font trembler tout autant mes tympans, nos enfants, les siens comme les miens, sa banlieue, nos vacances à venir, mes futures absences pour week-ends entre potes, ses promesses, certains mots comme « escalier », « flamme », « concert », « jumelle », « mariage »…

Quand il me propose d’aller célébrer le premier anniversaire de mariage de ses potes lors d’un week-end en septembre prochain, le sourire que j’amorce les premières secondes est vite balayé par la sensation de me désagréger : le jour J, en septembre dernier, je n’ai eu de cesse de clamer à quel point mon couple et mon homme étaient merveilleux, racontant les détails de notre rencontre et tout le tralala. Au même moment, j’étais cocue jusqu’à l’os, j’étais surtout en train de subir sans le savoir la plus grande trahison de ma vie.

Je me souviens de lui, l’après-midi, souriant devant les festivités et disant : « La prochaine fois, c’est le nôtre. »

À n’y rien comprendre…

Il me dit d’ailleurs un jour en rigolant qu’il avait toujours estimé que c’était à moi de lui demander sa main, puisque lui a déjà été marié, mais que la situation dans laquelle il nous avait mis annulait toute possibilité que ça arrive, et que donc s’il voulait qu’on se marie, c’était lui qui devrait le faire.

Je le regarde hallucinée : j’ai toujours été très claire sur le fait qu’il était hors de question que je le demande en mariage. Justement parce qu’il a déjà été marié, contrairement à moi. Aussi parce que je porte beaucoup de choses dans cette famille et notre couple et que je ne vois pas pourquoi je m’assiérais sur une demande en bonne et due forme.

Je m’en fous de ne pas me marier.

Je trouvais ça chouette d’imaginer une union pour célébrer la merveille de notre amour et aussi notre grande famille recomposée.

Mais ça n’était pas un besoin.

Plus une envie pour la beauté du geste. Des gestes. Être demandée en mariage. L’annoncer. Surtout à nos enfants qui en seraient ravis, la petite encore plus. Dire oui. La photo de nous sept le jour J. Notre première danse.

Dont je sais depuis au moins huit ans sur quelle musique elle serait.

Note le conditionnel.

My boy lollipop de Millie Small.

C’en est presque ironique, après tout ça.

Aujourd’hui… je ne sais plus ce que j’en pense. Serait-ce le plus joli des retours vers le merveilleux ou le plus triste des simulacres d’un bonheur retrouvé ? Aucune idée… Il est trop tôt… Mais je maintiens que je ne lui demanderai pas sa main.

Et encore moins après le cataclysme.

On est tellement à terre avec toute cette histoire, tellement perturbés l’un et l’autre, que mon mec s’est fait tirer plus de 4000 euros par des escrocs. Deux mois de salaire. Ce qui m’a évidemment repositionnée en meuf là pour lui plus qu’en meuf essayant de se réparer, pour quelques jours au moins… ça m’a fait tellement de peine de le voir un peu plus dans la merde qu’il ne l’était déjà.

Heureusement que je ne crois pas au karma…

L’affaire est en cours, la banque essaye de ne pas prendre ses responsabilités, mais on ne va pas les lâcher. Même si on n’a plus aucune ressource mentale pour affronter ce nouveau problème.

De son côté, mon mec a parlé de l’histoire à ses fils et à sa mère. Expliquant qu’il avait merdé dans les grandes largeurs, menti et re-menti, prenant le risque de casser ce qui lui était si précieux. Avec quelques détails supplémentaires pour sa mère.

Ça m’a rassurée un peu. Non pas qu’il affiche publiquement sa honte, mais qu’il cherche à mettre enfin plus de clarté dans sa vie.

De mon côté, je me suis creusé parfois les méninges : j’imaginais envoyer un nouveau message à A. mais je cherchais désespérément quelle serait la phrase idéale pour enfin avoir la vérité. Comme dans l’énigme avec les gardiens de l’enfer et du paradis : une question qui résout tout.

J’ai pensé à lui envoyer de mon téléphone un « finalement je l’ai quitté » pour analyser sa réaction.

J’ai pensé aussi envoyer du téléphone de mon mec un « elle m’a quitté, viens on se voit » pour guetter une réponse…

Ouais… ça en fait des tours de roue de hamster.

Mais j’ai beau être logique et pas trop con, j’ai pas trouvé le message magique.

Je suis retournée en banlieue. Deux fois.

La première, j’étais malade, mais je pensais que ça n’était que le DTP injecté quelques jours plus tôt qui me tabassait. En fait c’était une angine bien vénère.

J’ai vu A. deux fois de loin, et ça m’a cassé la tête. Faut dire que je ne me sentais vraiment pas bien, fiévreuse, tremblante de froid, crevant parfois de chaud, incapable d’avaler quoi que ce soit et crachant mes poumons à la moindre bouffée.

Tellement diminuée et vraiment pas sereine, au point qu’au moment où mon mec m’a dit qu’il partait courir, et alors que j’ai accès à ses parcours sur Strava, j’ai imaginé qu’il allait en fait la baiser, juste en dessous de moi qui gardait son cadet et notre fille.

J’ai vérifié par la fenêtre qu’il avait bien quitté le bâtiment et n’ai senti mon cœur s’apaiser que quand j’ai vu son k-way rouge s’éloigner.

Ridicule.

Surtout… je ne vais pas pouvoir vivre ainsi.

Il va bien falloir que je renonce à un moment à mon hypervigilance. Avec tous les risques que ça comporte.

La deuxième fois, c’était le week-end dernier.

Je n’étais plus malade. Et j’avais prévu d’aller discuter avec la mère de R. : ça m’avait beaucoup chatouillé au pire moment des découvertes mais par loyauté envers lui je ne m’y étais pas autorisée. Elle avait depuis été mise au courant, je lui avais envoyé un message sur le sujet, lui racontant mes élans et mes freins concernant le fait d’en parler avec elle, et elle m’avait répondu adorablement, comme elle sait être, que sa porte m’était grande ouverte.

Mon mec ne s’y opposant pas, j’y suis allée un samedi, en fin d’après-midi.

Nous avons échangé sur le sujet, de femme à femme, de mère à compagne. Et elle m’a dit certaines choses qui m’ont éclairée.

D’abord, que mon mec avait une piètre opinion de lui-même depuis toujours, son père étant en partie responsable de cette énorme faille. Le grand frère était tellement brillant-et-conforme que le petit ne pouvait être qu’un paumé sans ambition aucune.
Ça fait évidement écho à ma situation, aussi similaire qu’opposée : je suis, moi, la petite sœur d’une handicapée qui n’a été diagnostiquée qu’à 43 ans, et mon père, entre autres, m’a chèrement fait payer tous mes succès et mes talents depuis que je suis née, comme tétanisé à l’idée de trahir sa première fille.

Ensuite, qu’il m’aimait profondément, qu’il m’avait toujours énormément admirée, placée au-dessus de lui.

Ce que je sais, sans en comprendre vraiment les raisons car je l’admirais tout autant.

Un peu moins aujourd’hui, j’en conviens.

Mais ça a dû jouer un petit rôle dans le bordel.

Enfin qu’il avait toujours été un carpe diem de nature, et que son accident dramatique n’avait fait qu’empirer ce trait de caractère : chaque jour étant du bonus, il faut brûler la vie par les deux bouts, quitte à faire de la merde.

J’aime cette femme considérablement. Alors qu’elle me dise qu’il m’aime énormément a du poids.

Elle m’a demandé si une pause dans notre couple ne pourrait pas aider.

Je suis convaincue que non. Mon mec me dit la même.

On veut batailler à deux, main dans la main et parfois front contre front, c’est vrai. Mais soudés.

Et moi je dois urgemment me convaincre à 100% que je peux lui faire confiance.

Mais j’y échoue régulièrement.

Après cette discussion, je suis allée chez lui – puisque j’ai maintenant les clés – où j’ai retrouvé ses fils, R. ne pouvant nous retrouver que vers 23 heures, à la fin de son service.

Et j’ai commencé à avoir de plus en plus envie de cette putain de discussion à trois, pour tirer au clair l’affaire de la « dernière discussion dans l’escalier ».

J’ai pré-rédigé un sms à A., et j’ai attendu que mon mec revienne en essayant de ne pas trop réfléchir.

À son arrivée, je n’ai pas attendu très longtemps pour lui dire ce que j’imaginais. Même si ça me mettait hyper mal à l’aise.

Il a répondu ok mais avec un millier de bémols, tant dans ses mots que dans son langage corporel. Jamais méchant, évidemment, mais plein de « on y va si tu le souhaites mais vu la meuf j’ai peur que ça n’apporte rien de bon ».

Et comme moi-même j’appréhendais la merde que ça pourrait créer alors que je n’espérais que plus de clarté, j’ai capitulé très vite.

J’avais autant besoin de le faire que pas envie du tout.

Mais au petit matin, tout s’est compliqué dans ma tête.

Je me suis encore une fois réveillée beaucoup trop tôt, incapable de retrouver les bras de Morphée et totalement aspirée par la boue du doute éternel.

J’ai commencé à vriller sur le thème « il dit oui mais en faisant tout pour que ça soit non, sans assumer de refuser, ça pue l’arnaque ».

Vu sa situation, je comprends qu’il ne se sente pas de me balancer un non frontal, mais je suis de plus en plus irritée et suspicieuse face à ce refus non assumé.

Et c’est partie pour la folie…

En fait, ils couchent toujours ensemble. Et ils se rient de moi.

Carrément.

Son téléphone est à portée de main puisque nous dormons dans son salon.

Et je craque à nouveau…

Toujours aussi honteuse.

Mais convaincue d’être encore une fois en train de me faire enculer.

Je ne cherche pas bien longtemps, d’autant que je suis dans le lit avec lui, planquée sous la couette, accablée par ma propre honte d’en être là. Et je ne trouve absolument rien. Sauf un message qu’il envoie à un de ses amis lui disant qu’il a « un peu déconné », avec le smiley « interdit aux moins de 18 ans », qu’il a fait « le coyote dans la prairie ». « Coyote » étant son surnom de jeunesse.

Ça me pète le cerveau.

Dit comme ça, c’est presque mignon ! J’ai l’impression qu’il minimise beaucoup trop, limite qu’il s’en vante, viril et sans considération pour ce que ça a brisé en moi.

Je repose ce téléphone de merde et je rumine, infoutue de ne pas emprunter les pistes les plus douloureuses.

Il finit par se réveiller lui aussi, constate mon état, essaye de me faire revenir dans un espace moins douloureux pour moi, me rassure…

Mais moi je suis partie, trop tard, j’ai déjà vrillé.

Je ferme mes poings et je joue à mettre des coups dans mon front. Deux ou trois lents et doux. Et mon envie de cogner, présente depuis le début, explose.

En moins d’une seconde je bascule et tambourine mon front et mes yeux, me couvrant de coups de poing.

État second.

R. crie – le moins fort possible – mon nom, m’attrape les poignets, me bloque, les yeux grands ouverts.

Il me tient fermement, le visage tordu par la peine.

Après quelques secondes de flottement, il lâche lentement mes mains, prêt à les saisir à nouveau si besoin.

Moi ça m’a sortie de l’impression de chute libre. Ça m’a ramenée au monde.

Et ça ne m’a pas fait mal.

En tous les cas beaucoup moins que tout ce que je prends dans la gueule depuis trois mois.

Il est sous le choc ; je me sens moins oppressée.

Le lendemain, à genoux, il me suppliera en larmes de ne jamais recommencer.

Car aussi étonnant cela puisse paraître – je n’ai pas eu le sentiment de taper très fort et, surtout, je ne savais pas que les yeux marquaient –, je me suis fait de petits coquards, aux deux yeux. L’un d’entre eux semblant presque joliment maquillé, l’autre me trahissant malheureusement si on regarde de près.

Je ne recommence pas. Pas avec les poings.

Je me cantonne à quelques rares salves de baffes dans la gueule quand je sens mon esprit voguer vers de sombres contrées et que je n’arrive pas à ramener mon petit bateau sur une mer plus calme.

Parfois je sens vraiment que me sonner est la seule solution pour retrouver un semblant de raison.

Alors que nous sommes sans enfants, nous sommes incapables d’en profiter pleinement, noyés dans les discussions, la fume et le sexe quotidien.

Et des choses s’éclairent dans ma tête.

Parmi mille autres, j’ai un problème : A. n’a que des sms élogieux et « amoureux » de mon mec dans son téléphone. Elle ne peut que se sentir légitime à m’expliquer la vie, les hommes… et notamment qui est précisément le mien.

Y’a comme une couille dans le potage et il conviendrait peut-être de rectifier le tir.

Il me jure ne pas avoir échangé avec elle depuis la rose qu’elle a déposé sur son palier fin décembre. Parce qu’il voulait cette histoire derrière lui. Il veut se concentrer sur notre guérison, et il pensait bien faire en coupant totalement le contact.

Et c’est vrai, il a bien fait. À ce détail près…

Il comprend mon point de vue et me propose de lui envoyer un dernier message… ce que j’espérais, bien évidemment.

Lundi soir, alors qu’il est sur le chemin du retour après un cours de sport, je reçois un sms de A.

Qui commence bien vénère. Mais je choisis d’attendre le retour de mon mec pour le lire entièrement… après avoir lu celui qu’il lui a vraisemblablement envoyé.

En substance, il lui dit qu’il est temps de clôturer cette histoire, qu’il lui présente ses excuses de lui avoir menti et fait miroiter l’impossible. Qu’il est le seul responsable de toute cette merde. Qu’il a par contre toujours été clair sur le fait que c’est moi qu’il aime et avec qui il souhaite partager sa vie. Qu’il n’est donc pas envisageable qu’elle me fasse subir de nouveaux mensonges ou des méchancetés. Que le sujet est clôt et qu’il n’attend aucune réponse.

J’ouvre le message de A. « Dis à ton mec d’aller se faire foutre avec son message plein de mensonges pour te rassurer, et je ne t’ai fait subir aucune méchanceté, je t’ai juste foutu la réalité en pleine gueule, désolée d’avoir voulu être solidaire, allez bonne soirée la nana la plus cocue de Barbès. »

Je souris… ça fait plus mal, meuf. Tu m’as perdue avec tes délires pervers…

Je lui mets dans la gueule.

Elle jure ne m’avoir jamais menti.

Oui, c’est vrai, il a toujours dit qu’il m’aimait.

(Ouf !)

Mais ce qu’elle pense, elle, c’est qu’il ne m’aime pas.

Meuf… je me fous de ton avis sur ce point… Il t’a menti autant qu’à moi, et sur des choses plus fondamentales… arrête de penser que tu es celle qui connaît le vrai lui.

Elle me redit qu’elle ne m’a jamais voulu de mal.

Mouais…

J’y crois plus.

Et il était temps.

Le fait qu’elle réponde au message de mon mec en m’attaquant moi achève de me convaincre.

Peut-être qu’il reste des points sur lesquels je crois à tort mon mec.

Je sais malheureusement que ça n’est pas exclu.

Mais alors qu’il bataille dur depuis trois mois pour réparer ce qu’il a brisé, elle a à plusieurs reprise ajouté du chaos au chaos.

Quand il en a dit le moins possible au début pour finalement être contraint au fil des jours à ouvrir un peu, à admettre de plus en plus, remettant petit à petit un peu de lumière sur l’obscurité… elle s’est souvent contredite elle-même, sur des faits mineurs comme sur des points aussi cruciaux que cruels.

Je n’oublie pas ce que je lui dois : sans elle je vivrai encore dans une putain d’illusion morbide.

Je n’oublie pas tout ce qu’elle m’a dit de vrai, toutes les preuves…

Je ne peux malheureusement pas les oublier…

Cette étape me fait néanmoins un peu de bien.

Mais mon cerveau continue sa quête de guérison.

J’ai besoin, moi aussi, de remettre l’église au centre du village.

Alors 48 heures plus tard, j’envoie à mon tour un long message à A.

Comme je sais les faire : complet, incisif et juste.

Dans mon référentiel en tous les cas.

J’y réaffirme que mon mec est l’unique responsable de toute la merde, et que je la remercie pour certaines de ses actions. Mais que je ne peux pas la laisser réécrire l’histoire dans une version où elle se donne uniquement le beau rôle.

Je lui rappelle que ce qui a animé les premiers messages qu’elle m’a envoyés n’était nullement un élan de solidarité féminine mais bien l’expression de son seum et son désir de vengeance puisqu’il n’avait pas manifesté son soutien pour l’anniversaire de la mort de son frère. Puis un second désir de vengeance quand elle a vu qu’il ne suivait pas le mytho qu’elle avait (pourtant bien) troussé pour les sortir d’affaire.

Je suppute ensuite qu’en voyant que je ne l’attaquais pas et que je me rangeais de son côté, elle a certainement ressenti à ce moment-là de la bienveillance et de l’empathie à mon égard. Mais cela s’emmêlait avec son immense loyauté envers R.

Ce qui l’honore mais rend son empathie bien plus poreuse…

Je la mets en face de ses contradictions :
– elle était folle amoureuse de lui, le tartinant de « je t’aime », « ma vie »… menaçant même d’aller s’encastrer dans un platane quand elle a dû faire une croix sur lui (une arme redoutable face à un homme qui a perdu son meilleur ami dans un accident de voiture, et elle est bien placée pour le savoir) VS elle s’en foutait et l’a quitté avant de ressentir des sentiments ;
– elle est hyper croyante hyper timide, était tétanisée de finir en enfer et n’a fait qu’accepter les avances de mon mec VS elle a drôlement insisté pour me pécho – dans l’escalier, tant qu’à faire –, timidité mon cul, au point que je me suis demandé à un moment si ça n’était pas un piège pour vérifier ma moralité, pour confirmer les mensonges que mon mec a dit sur mes prétendues baises récurrentes avec l’ex.
– il a toujours dit qu’il m’aimait alors je devais me battre et tout faire pour sauver mon couple, ma famille, malgré l’affront, la déception, les humiliations, la colère, la tristesse VS c’est un tocard qui ne m’a jamais aimée, qui reste avec moi pour sa fille, que je devrais lourder.

Je lui dis que je ne la crois pas sur l’histoire de la dernière discussion. Quitte à me tromper.

Et que c’est à cause, ou grâce à son petit jeu cruel juste avant. Je lui conte par le menu détail chaque fois où elle a cédé au tout nouveau pouvoir qu’elle avait sur moi, toute acquise et en plus celle dont elle avait compris qu’elle avait malgré tout la première place. Chaque fois où le goût du sang a été plus fort que sa quête d’une place au paradis, où elle m’a fait miroiter sa bienveillance alors que ça n’était que pour sous-entendre qu’elle avait encore des choses bien pires à m’envoyer.

Je lui demande si elle est perverse ou teubé ?

Lui balance qu’elle a tellement peur de lui qu’elle répond à son message en s’adressant à moi.

Lui rappelle que moi, la seule à avoir toujours dit la vérité, j’ai bêtement essayé de sortir de cette histoire la tête la plus haute possible malgré toute la merde qui se déversait sur ma gueule, que je pensais qu’être main dans la main avec la maîtresse était la plus jolie des issues. Mais qu’elle m’a démontré le contraire.

Tout en se faisant passer pour un ange.

Mais ça ne marche pas comme ça, A.

Pour être un ange il faut agir comme tel.

J’informe mon mec de mon message et de sa teneur.

Et une demi-heure plus tard, elle me répond.

Mais ce billet est déjà beaucoup trop long, on dirait bien que je dois encore repousser mes conclusions.

Ça devrait normalement être, avec sa réponse, le prochain billet.

J’espère… j’en ai marre d’écrire, on commence à se faire chier !
Je veux conclure, me faire hypnotiser, et consacrer mon énergie à l’avenir. Quel qu’il soit.

Petit smiley doigts croisés.

À suivre…

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4 commentaires pour Poing final ?

  1. Alabama dit :

    j’aime pas les poings dans la gueule, surtout ceux qu’on ne peut pas rendre. Je comprends et je n’aime pas.

  2. Gawel dit :

    J’arrive tard, vacances familiales en Toscane obligent, mais je rattrape mon retard avec un peu d’internet et de temps… par contre je ne suis pas connectée au site alors je te réponds par là !

    Tu as arrêté les poings, c’est bien (ouf !), j’espère que l’hypnose te permettra d’arrêter les baffes !

    J’espère aussi (je vais aller lire le billet suivant) que tu as trouvé une sorte de conclusion avec A. Je comprends ta difficulté à lâcher sans avoir le fin mot de l’histoire mais j’ai du mal à croire que ce soit le genre à te donner sans reprendre au double… et donc que quoi que ce soit de positif vienne d’elle, à ce stade. A vérifier !

    Tu sembles capable de ne garder que le bon (sans pour autant oublier le reste) ou en tout cas d’en retirer du positif, à son insu…

    Un baccio italiano !

    • R. dit :

      Merci Gawel… et j’espère que les vacances ont été bonnes.

      De mon côté… j’essaye de ne garder que le bon mais ça marche pas à tous les coups ! 😂💕

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