Droit de réponse

Après celui qui s’est reconnu, voilà celui qui donne son point de vue. L’homme courtois m’a lue et, alors qu’il ne commente jamais ce blog, m’a demandé tribune. En mettant des conditions : texte écrit uniquement si assuré d’être publié, et obligatoirement en l’état.

En gros, si je voulais le lire, je devais plier. Ces dominants, j’te jure…

Bon, comme je suis joueuse, et comme en plus Narcisse groove en moi je trouvais ça intéressant – personnellement – de connaître la façon dont il avait vécu cette rencontre, j’ai signé avec mon sang.

Et je dois dire que je n’ai pas du tout été déçue, cette fois.

A partir de maintenant, just call me Madam… ouais je me la pète, d’abord. Et que celui qui n’est jamais tombé dans le lac me leste avec la première pierre, Pierre.

Quand je te disais que je ne m’étais PAS pris un râteau…

Gens (comme elle dit), oyez donc l’histoire de cet homme, inconnu, plus vieux et plus riche. Mâle tranquille. Si vous cherchez du sexe, passez votre chemin, allez à la note suivante. Ici, il n’y en a pas. Enfin, si, plein. Mais celui haut-de-gamme, haut de corps, celui qui prend racine dans le cerveau. Le meilleur quoi ! Ce qui est sûr c’est qu’il n’y aura pas de sang, ni de lait maternel. Encore que…

Bref, R., sur ma proposition (j’ai mis une condition : qu’elle ne touche pas à mon texte), vous propose le versant mâle de sa rencontre récemment narrée. Par lui. Par elle. Vous suivez ? C’est parti.

Quand elle déboule dans ce lobby d’hôtel 5 étoiles, elle ne sait pas qui il est. Comment s’est-elle décidée ? Nul ne le sait. Sans doute leurs échanges précédents, par messagerie interposée, y sont-ils pour quelque chose. Il faut dire, qu’elle est intelligente, drôle et humaine. Très humaine. Et que lui/moi, il ne sait pas résister à ce charme-là, cette puissance-là. Alors, il s’est lâché. Et quand il se lâche, il n’est pas forcément irrésistible mais attirant. Surtout pour celles qui sont très humaines.

En fait, si R. ne sait pas exactement qui il est, elle sait ce qu’il écrit. Et lui il écrit sur ce que les humains de sexe opposés font de mieux quand ils sont en phase ; mais alors parfaitement en phase, du genre harmonie universelle… et ancestrale. Et leurs messages ont circulé, très naturels. Parfois elle est débordée, elle ne répond pas toujours « just on time », mais il comprend (il faut dire que ces derniers temps, elle a cumulé), et il continue de se lâcher, d’être attirant. Et elle est attirée, R. Et elle assume. Alors elle y va, à sa rencontre.

Sereine, elle a reçu les instructions finales cinq minutes plus tôt, mais elle n’en parait même pas choquée. Premier signe. Dans leurs messages, elle a pris bien des précautions sur son physique. Pas complètement stupide, il a fait de même. Juste pour amortir l’effet de la découverte (il n’est pas complètement chauve et parfois c’est une surprise….).

Elle arrive, grande, mince, alerte. Elle n’a, a priori, jamais mis les pieds ici (il faut connaitre), mais elle est aussi à l’aise que les occupants réguliers. Deuxième signe. Lui la repère immédiatement, mais il en sait plus sur elle que l’inverse. Et alors que l’espace est très vaste, elle met moins de trois secondes à le reconnaître (elle n’avait qu’un indice de vrai, évident pour qui a l’esprit ouvert, mais un seul). Troisième signe. Elle s’approche, il attend en souriant, mais pas plus. Quand il est sur qu’elle l’a reconnu, il se lève pour la saluer.

Nous avions une heure (et moi la soirée pour l’emmener dîner car je me doutais de la richesse d’âme de la dame !), du fait d’obligations liées au lait maternel. Nous en avons pris presque deux (si, si), avec ce sentiment (partagé donc) de n’avoir qu’effleuré moults sujets.

Car en fait, si R. pense que la séduction n’avait rien à voir, lui sait que nous nous sommes mutuellement séduits. Pas de cette séduction que les encore puérils font rimer avec victoire ou défaite, mais de celle qui guide le Monde et crée l’harmonie entre deux êtres.

R., je peux te le dire, je savais ce qui t’arriverait, les pensées qui te viendraient. Je peux te le dire, j’ai eu sinon les mêmes, du moins leur pendant version masculine. Mais sans doute plus douces que toi, plus subtiles. Normal, j’ai déjà parcouru ce chemin. Celui que tu évoques si subtilement dans ton billet précédent. Et il peut commencer par des océans de plaisir déclenchés de l’extrémité d’un doigt. Et finir dans des perles de sang (c’est une image, honneur à ton titre et au préambule de ce texte. Encore que…). Comment savais-je que tu plongerais ? Par tous les signes semés. Belle, intelligente, ouverte, sublimement humaine, naturellement humaine. Faut juste savoir écouter.

Ami lecteur, ne crois surtout pas que notre discussion dans ce lobby subtil fut torride. C’est tout comme R. l’a narré. Naturel, vif, simple, divers… mais sans cul évoquer. Et pourtant elle a tout senti. On est sorti assez mûrs. Au point d’avoir envie de se revoir, ce qui n’était pas à notre programme.

La suite ? R. l’a contée parfaitement. Un déjeuner dans un lieu moins apprêté, tout aussi agréable (malgré une grosse paire de lunettes de soleil). Tout aussi naturel, avec un préalable résolu dans l’amusement et avec intelligence (et Gogol)….

Et je suis là. Devant moi une belle jeune femme, vive, qui de plus a su adapter sa tenue au moment, dotée d’un potentiel inouï, féline parfois cachée sous des attitudes « de garçon »  mais qui ne me trompent pas. Intelligente et dont je sens qu’elle a déjà jeté un œil dans ma cour, mon atelier d’artiste. Et qu’elle veut aller plus loin, et surtout qu’elle le peut. Car R. a réussi la difficile synthèse qui permet d’être une femme libérée sans être une fille facile.

Je suis là, terriblement tenté de la prendre par la main (doux euphémisme). Je sais où l’emmener, je sais comment car elle offre tout, sans mot dire évidemment. A toute vitesse faire le chemin. Arriver au bout. La douleur de DEVOIR arrêter. Faire cesser. Connaitre le risque d’abimer, même un peu. Bien sur, il y a la possibilité de l’éveiller aussi.

Mais je sais que je ne vais pas lui rendre service en le faisant. A elle. Et à lui, son bon prochain. Je connais le bonheur de la découverte à deux. Et le bonheur de pouvoir un peu VIVRE à deux sur ce chemin. Mais que pour cela, il faut lui laisser DECOUVRIR cela avec le prochain homme de sa vie. Et son homme le DECOUVRIR avec elle. Pour parcourir longtemps ce chemin ensemble, et beaucoup le vivre. Elle a le temps. Ils en auront le temps.

Alors je lui fais juste une bise, la quitte sur le parvis de cette église ; et quand je trouve son message en rentrant, le lui explique. Simplement.
Juste une histoire d’humains. Respectueux.

L’homme bien, selon elle (et qui souhaite rester anonyme).

Merci Monsieur.

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11 commentaires pour Droit de réponse

  1. Quadramatique dit :

    Chapeau bas, Monsieur. Rien à ajouter!

  2. zoumpapa dit :

    Haaaa ces belles rencontres que la vie nous offre parfois. Tout de même, fameux vecteur que le
    Net à ce niveau là (puisqu’apparemment c’est via ce canal que vous fîtes connaissance).
    Bon avoue, à cette lecture tu as rougi d’orgueil (mais tu peux hein)…

    • R. dit :

      J’avoue sans retenue. Au point que j’ai failli ne pas le publier de peur d’être taxée de personal branleuse… Mais bon, puisque j’avais promis, et puisque je suis une gentille fille sage qui tient ses promesses… 😀
      Et sinon, tes vacances, bien ? 🙂

      • zoumpapa dit :

        Topissimes! Je me demande pourquoi je suis revenu tiens. Donc je retournerai sur l’île. Et à comparer avec la Sardaigne (puique j’y ai fait un saut), c’est décidément très différent. Cette dernière me semble plus difficile à apprivoiser (à moins que ce ne soit l’inverse), mais recèle aussi de très belles choses.
        Patience, personal branleuse , tu iras te griller la peau sous peu 🙂

  3. dita dit :

    je n’en ai jamais douté!
    et ne t’excuse pas. si tu fais de telle rencontre c’est que tu en as l’étoffe 🙂
    je t’embrasse !

    • R. dit :

      Merci chère Dita. Moi aussi je t’embrasse, même si tu n’es pas si vieille, moche et grosse que tu sembles le prétendre… 😉

  4. Sir John dit :

    Evidemment, ça calme! Et ça fait du bien en même temps de lire des choses comme ça.
    Comme quoi, nous les mecs ont sait aussi être délicats (oui, je m’associe. Pas de raison que ce soit que quand des congénères déconnent »). ;-). Bel été en vue!
    Cheers,
    S.J.

  5. Marie dit :

    Quelle jolie rencontre! Manifestement « méritée » par vous deux. Chapeau Monsieur. R., change rien… Des bises et bonne grillade estivale.

  6. Fabien dit :

    c’est marrant récemment moi aussi j’ai dit a une jeune fille que je ne voulais pas lui gâcher ces plaisirs de la découverte sexuelle, ces années de progression vers du sexe mis en scène de plus en plus librement, de plus en plus fusionnelle et trash !, parcourir tranquillement avec l’oeil pétillant ce long chemin avec quelqu’un de son « niveau » donc plutôt.. Franchement je comprends très bien ce qu’il veut dire le monsieur 🙂 ..

    (heuu.. même s’il faut bien dire que dans ce cas, je « flippe » (doute ! 😀 😉 ) un peu d’imaginer le « monde sexuel » tellement « en avant », ou différent de ce que R. semble connaitre déjà que ça puisse la « léser » (!!) de quelque façon que ce soit dans son avenir, vu le « niveau » de la nana dans ce domaine, déjà, aujourd’hui .. mais bon.. on est dans le rêve fantasme si j’ai bien compris c’est ça ? 😀 😉 )

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